Au nom du principe de séparation de l’Église et de l’État, une crèche de Noël, installée dans le hall du conseil général de la Vendée, a été retirée après une décision du tribunal administratif de Nantes. Jugeant qu’«elle ne respectait pas ce que doit être la neutralité des bâtiments publics», la fédération vendéenne de la Libre pensée avait déposé un recours.
Bruno Retailleau, le présidentUMP du conseil général, a annoncé qu’il y aurait appel. «Outré, scandalisé», son prédécesseur, Philippe de Villiers, a qualifié cette décision de «totalitaire» dans «le Figaro». La question de la frontière entre le culturel et le cultuel est posée au pays des Chouans.
Jean Regourd, le président de la fédération départementale de la Libre pensée avait saisi le tribunal administratif de Nantes en 2012, après avoir constaté la présence d’une crèche en décembre 2010 lors d’une visite aux archives au siège du département. Il avait envoyé plusieurs courriers restés sans réponse au conseil général pour demander son retrait, a-t-il expliqué mardi lors d’une conférence de presse.
La loi de 1905 «interdit (…) d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires ainsi que des musées ou expositions», a-t-il rappelé après la décision du tribunal administratif.
«Faudrait-il interdire les étoiles dans les guirlandes de Noël ?»
«Oui au principe de laïcité, non au principe d’absurdité» : sur son blog, le président UMP du Conseil général Bruno Retailleau rapporte que de «très nombreux Vendéens se sont émus, par mail, par téléphone ou sur les réseaux sociaux, du jugement du tribunal administratif exigeant le démontage de la crèche de l’Hôtel du Département».
«Le respect de la laïcité n’est pas (…) l’abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles. Faudrait-il interdire les étoiles dans les guirlandes de Noël qui décorent nos rues en ce moment, sous prétexte qu’il s’agit d’un symbole religieux indigne d’un espace public ?», a réagi dans un communiqué le conseil général de la Vendée, annonçant qu’il «fera appel de la décision du tribunal administratif».